
Forte houle à Lacanau (Gironde), où la baignade a été interdite, le 26 août 2025 ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )
Baignade interdite "pour éviter tout danger": une houle "atypique" pour l'été s'est abattue mardi sur le littoral atlantique avec des vagues dépassant 4 à 5 mètres de hauteur selon Météo-France, poussant plusieurs municipalités à interdire l'accès des plages aux vacanciers.
Cette "puissante houle" dite cyclonique, causée dans l'Atlantique par l'ex-ouragan Erin qui a menacé la côte orientale des États-Unis la semaine dernière, est renforcée par de forts coefficients de marée et pourrait sévir, après une atténuation mercredi, jusqu'à vendredi.
A 18H00, une bouée enregistrant la hauteur de la houle, située 7 kilomètres au large du Cap Ferret (Gironde), "a mesuré un maximum de 5,4 mètres", a décrit à l'AFP Laurent Perron, directeur interrégional Sud-Ouest de Météo France.
Par ailleurs, "avec une période de 17 secondes entre deux vagues, on a affaire à une houle qui est très énergétique, et donc susceptible de faire des dégâts sur le littoral, sur le cordon dunaire ou les installations sur les plages. C'est énorme et inhabituel pour cette saison", a assuré le prévisionniste.
A Lacanau (Gironde), Virginie Camerari, était venue bronzer sur la plage car "on ne pouvait faire que ça aujourd'hui de toute façon en raison du drapeau rouge", avant de devoir remballer ses affaires.
"C'est monté vite et du coup, on nous a demandé d'évacuer. Mais c'est beau à voir", a souligné la vacancière.
Originaire du département, Hervé Keraval est venu avec son épouse "profiter du phénomène magnifique et spectaculaire". "C'est la première fois qu'on voit des vagues aussi fortes l’été. Le contraste est très fort avec les conditions d'hier matin, où il y avait très peu de vagues", a-t-il relevé.
Dans la cité balnéaire, tout comme à Mimizan ou Biscarrosse (Landes), la baignade et certaines activités nautiques ont été interdites sur tout ou partie des plages.
"On a mis des panneaux d'information interdiction de se baigner (...) et on a le Polaris (véhicule des sauveteurs, NDLR) qui est là-bas en train de faire de la prévention pour interdire aux gens d'aller dans l'eau", a expliqué à l'AFP Pierre Lafeuille, chef de poste de sauvetage de la plage centrale de Lacanau.
- Sacs de sable -
À Biarritz, le drapeau rouge a aussi été hissé malgré la forte fréquentation estivale. Vers 16h30, les sauveteurs ont annoncé par haut-parleur l'évacuation de la plage et de la promenade attenante, où se trouvaient des milliers de personnes, a constaté une journaliste de l'AFP.

Une houle cyclonique, phénomène "atypique" en période estivale, a commencé à déferler mardi sur le littoral français avec "des vagues importantes de 4 à 5 mètres" de hauteur attendues selon Météo-France ( AFP / GAIZKA IROZ )
Devant la plage centrale de la cité balnéaire, le casino et la piscine municipale ont été protégés par des sacs remplis de sable.
"C'est la première fois que ce dispositif de vagues de submersion (...) est déployé en été", reconnaît Michel Laborde, adjoint au maire chargé du littoral. "Et c'est donc la première fois qu'on est confrontés à autant de monde à gérer."
Météo-France a placé mardi six départements en vigilance jaune vague-submersion: Côtes-d'Armor, Finistère, Charente-Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques.
Des vagues dépassant 6 mètres ont été enregistrées au large du Finistère et de 4,7 mètres à Noirmoutier (Vendée).
"Cela va baisser lentement cette nuit. On pourra avoir de nouveau une houle assez forte vendredi mais comme les coefficients de marée seront plus bas, le risque de submersion marine diminuera", a précisé Laurent Perron.
- Érosion -
La préfecture maritime de l'Atlantique (Premar) a également lancé un "message de prudence" face à ce phénomène "atypique" en plein été, redoutant "que les usagers de la mer sous-estiment la situation".

En outre, une alerte maximale aux baïnes, ces courants d'arrachement dangereux pour les baigneurs, a été émise pour la journée de mardi sur tout le littoral du Sud-Ouest ( AFP / Patrick BERNARD )
En outre, une alerte maximale aux baïnes, ces courants d'arrachement dangereux pour les baigneurs, a été émise pour mardi et mercredi dans le Sud-Ouest.
Sur ce littoral très soumis à l'érosion, perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, plages et dunes reculent chaque année de plusieurs mètres par endroits. Et ce phénomène naturel, autrefois limité à l'hiver, tend à devenir permanent, par exemple sur la réserve du banc d'Arguin (Gironde), langue de sable longue de quatre kilomètres à l'entrée du Bassin d'Arcachon.

Un drapeau rouge interdisant la baignade sur la Grande plage de Biarritz, protégée par des sacs remplis de sable, le 26 août 2025, en prévision de la forte houle attendue ( AFP / Gaizka IROZ )
Cet écosystème fragile où nichent de nombreux oiseaux, face à la célèbre dune du Pilat, risque de souffrir de cet épisode face à "la puissance des vagues", a prévenu Benoît Dumeau, conservateur de la réserve naturelle.
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